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"Se le dire enfin", d'Agnès Ledig




Sur le parvis d’une gare, comme ça, sur un coup de tête, Edouard 50 ans abandonne sa valise, sa femme et sa vie à Paris pour suivre une excentrique romancière anglaise, Suzann.

Suzann l’emmène dans le cœur de la forêt de Brocéliande dans la maison d’hôte tenue par Gaëlle et son fils Gauvain. Là-bas, il va faire la connaissance de la mystérieuse Adèle, de Raymond le vieux voisin qui a toujours une oreille attentive tout en s’occupant de ses légumes, ainsi que le chat Platon. Tous ses personnages ont leurs histoires, leurs peurs, leurs secrets. Et tous ensemble, au milieu des arbres qui les guident, ils vont ouvrir leurs cœurs, se livrer, créer de magnifiques liens comme les racines des arbres, continuer à grandir et à vivre.

Agnès Ledig signe un très beau livre, avec une touche de philosophie et de roman initiatique qui met la nature comme toujours dans ses romans, au centre de tout et encore plus dans cette histoire. Un roman qui nous invite à nous poser, à respirer au milieu de la forêt, à nous recentrer sur les valeurs essentielles comme l’amitié, la terre que l’on cultive et qui nous nourrit, les relations intergénérationnelles et l’amour sous toutes ses formes, l’amour entre deux têtes, l’amour filiale et surtout tout ce qu’on est prêt à faire par amour.



Les passages du livre qui m’ont touché :



« « …J’ai fait confiance à la vie… »

Ces mots, nés d’une belle écriture manuscrite lui donnaient envie d’en faire de même, et de croire l’espace d’un instant que rien n’était hasard et que le destin lui avait envoyé juste avant son départ une romancière anglaise pour qu’il l’aide à tirer une valise trop lourde et qu’elle l’emmène avec elle en ces lieux où il serait accueilli au même titre qu’un hôte. »


« -Et pour savoir si on ne s’est pas trompé, quel animal faut-il voir ?

-On n’a pas besoin d’un animal pour nous le dire. Il suffit de choisir d’agir pour réaliser ses rêves. »


« C’est en nous qu’est la magie, les arbres sont juste un moyen de nous la montrer. Pour d’autres ce sera la mer ou la montagne. »


« Ma magie à moi ? Elle est là, dans les légumes, dans la forêt autour, dans mon atelier, dans mes voisins et dans le temps qui passe et qui pense à me réveiller chaque matin. Elle est dans le fait de sentir que ça sonne juste au fond de moi ! Et la tienne, c’est où qu’elle sonne juste ? »


« Ça, mon gars, c’est le meilleur repas ! Vous les citadins, vous avez oublié ce bonheur-là. Une grosse salade verte coupée juste avant de manger, encore bourrée de toutes ses vitamines, même que tu sens presque la photosynthèse continuer dans la bouche. Quelques quartiers de tomate, du persil haché, des oignons, de la ciboulette, une carotte râpée, le tout mélangé avec un peu d’huile de noix et de vinaigre de cidre, pour accompagner un œuf mollet. Tout est fait maison ! C’est encore plus savoureux. »


« T’as raison ! Tu devrais même apprendre à le faire pour toujours. On prévoit la nature, d’une année sur l’autre, pour les semis, les replants, la taille des fruitiers. Le reste, comme qui dit, c’est des plans sur des comètes qui ne passeront peut-être jamais. Tu peux tomber amoureux d’une petite comète. Un jour, elle quitte sa trajectoire, et pfouit, envolée, alors, tous les plans que t’as faits sur elle. »


« Ah, ces situations où vous êtes aveugle et sourd à qui vous êtes, alors que les autres distinguent ce qu’il y a sous le voile…Une cape d’invisibilité à l’envers en somme. »


« Tu sais, les gens sur qui nous pouvons compter quand nous en avons vraiment besoin sont rares. Ceux qui ne se défilent pas, ne trouvent pas de fausses excuses. »


« Sonné mais vivant.

Et l’amour devant. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?







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