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"Un soir d’été", de Philippe Besson, aux éditions Julliard




L’été…


La traversée en bac qui marque le début des vacances. Les pieds qui foulent l’Ile de Ré comme chaque été. Les habitudes qui reviennent depuis l’enfance.


Début juillet, retrouvailles avec les amis de vacances, les locaux, ceux qui vivent à l’année sur l’île et ouvrent grand leur maison pour accueillir les continentaux.


La plage bondée, les familles sous les parasols, les premiers bains de mer et les premiers coups de soleil sur la peau pâle du début des vacances.


Le sac jeté en vitesse, pressé de retrouver les copains. Le matelas déjà posé au sol pour accueillir les nuits à raconter l’année écoulée, à parler des prochains flirts d’été et à refaire le monde.


Juillet 1985. Eté des 18 ans de l’auteur. Des soirées en perspective. Des premiers coups d’œil échangés sur la plage ou la place du marché. Des corps qui s’observent du coin de l’œil. Des rendez-vous donnés. La fin de l’adolescence.


La poursuite de l’enfance un peu. Les coquillages qu’on prend toujours plaisir à ramasser, les vagues qu’on saute avec toujours autant de joie et de chamaillerie.


L’entrée dans le monde des adultes qui est déjà là pour une partie du groupe, ces jeunes locaux qui se lèvent aux aurores, dorment quelques heures après les soirées estivales et sont chaque matin sur le pont avec leur père pour nourrir les touristes.


Juillet 1985. Eté des nouvelles rencontres. Le groupe qui grandit. La soirée du 14 juillet. Les soirées des 18 ans. Les rapprochements amicaux et amoureux.


Juillet 1985. Eté du drame de l’auteur. Ce début de vacances sera marqué par la disparition d’un ami. Les recherches, l’interrogatoire, les questions restées sans réponses des décennies plus tard.


La disparition qui a marqué la vie de l’auteur et que ce dernier raconte dans un roman qui mêle la nostalgie des vacances de l’enfance, les souvenirs et les paysages encore sauvages d’une île, loin des photos des magazines de déco d’aujourd’hui.


Les mots qui parlent des amitiés adolescentes, de ce qu’on connaît de l’autre, des moments simples partagés entre amis sans se soucier de la mélancolie de celui qui est assis près de nous. La frivolité d’un été qui devait être une copie des autres et qui sera la fin de l’insouciance, le passage marqué dans la vie d’adulte et une première leçon sur la valeur d’une vie.


Un roman teinté d’émotions et de souvenirs, qui nous plonge dans nos propres souvenirs d’été.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« (…) je ne souscris pas à cette fable commode des liens du sang, j’ai déjà compris qu’on choisissait les gens qu’on aime, qu’il ne fallait pas se les laisser imposer. »


« On n’est pas rivés à nos écrans pendants des heures, à lire nos messages et nos mails, à recevoir des alertes en tous genres, à télécharger des applications, à jouer à Pokémon GO ou Angry Birds, à mater des vidéos, à enquiller les hits du moment, on n’est pas dans l’isolement numérique. On est tous les trois ensemble, désœuvrés mais ensemble. »


« Elle dit : les vacances ont bel et bien commencé. Ou plutôt la vacance. C’est-à-dire l’inactivité, l’inutilité, la paresse, le silence. »


« De nouveau, je songe à ce que parfois les gens nous disent entre les mots et qu’on ne relève pas, à ce qu’ils nous montrent d’eux et qu’on ne regarde pas (…) »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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